Dans l'économie mondialisée actuelle, les travailleurs cherchent de plus en plus des offres d'emplois en dehors de leur pays d'origine, en quête d'un travail décent et d'une meilleure qualité de vie. En outre, des millions de travailleurs migrent à l'intérieur de leur pays pour chercher un emploi. Les services publics de l'emploi et les agences de placement privées, lorsqu'ils sont bien réglementés, jouent un rôle important dans le fonctionnement efficace et équitable des marchés du travail en attribuant les emplois disponibles à des travailleurs dûment qualifiés. Bien que certains recrutements transfrontaliers soient facilités par les services publics de l'emploi (dans le cadre d'accords bilatéraux qui prévoient des dispositions pour les programmes de travailleurs temporaires) et les réseaux sociaux et informels, les agences de placement privées et autres recruteurs de main-d'œuvre jouent un rôle important dans la mise en correspondance de l'offre et de la demande de main-d'œuvre par-delà les frontières. Toutefois, des préoccupations ont été exprimées quant au rôle croissant d'agences de placement peu scrupuleuses, d'intermédiaires du travail informel et d'autres opérateurs agissant en dehors du cadre juridique et réglementaire qui s'attaquent particulièrement aux travailleurs peu qualifiés et à ceux qui cherchent désespérément du travail. Malgré l'existence de normes internationales du travail relatives au recrutement, les lois nationales et leur application sont souvent insuffisantes pour protéger les droits des travailleurs. Les travailleurs migrants peuvent se voir exposer à la menace d'expulsion d'un pays s'ils font part de leur souhait quitter leur employeur. Les abus signalés concernent un ou plusieurs des éléments suivants : tromperie quant à la nature et aux conditions de travail ; confiscation des passeports ; prélèvements illégaux sur les salaires ; servitude pour dettes liée au remboursement des droits d'embauche et des coûts connexes ; menaces si les travailleurs veulent quitter leurs employeurs, associées à la crainte d'une expulsion ultérieure d'un pays. La combinaison de ces pratiques abusives peut finalement aboutir à la traite des êtres humains et au travail forcé, qui, à terme, sont souvent liés à d'autres violations graves des droits fondamentaux sur le lieu de travail. Les travailleurs sont vulnérables aux pratiques de recrutement abusives, particulièrement lorsqu'ils cherchent un emploi dans un contexte de chômage élevé, lorsqu'ils fuient des situations de crise comme les guerres ou les catastrophes, ou lorsqu'il existe une rude concurrence en matière d'emplois et que ceux-ci ne sont pas protégés par des législations transparentes et leur application efficace. Ces problèmes sont encore plus graves lorsque les gouvernements n'ont pas mis en place d'exigences claires dans leur législation et une réglementation en matière de recrutement équitable, dans les accords bilatéraux ou multilatéraux adoptés en vue d'empêcher les abus dans les principaux corridors de recrutement, ou lorsqu'ils n'ont pas la capacité à mettre la loi en application. Un manque de réglementation et de supervision adaptées de la part des gouvernements crée souvent des insécurités commerciales et alourdit les coûts d'exploitation.
Ce nouveau cours d'apprentissage en ligne est conçu spécifiquement pour les professionnels et les praticiens qui s'occupent de la migration, de la traite et/ou du travail forcé et pour les représentants du secteur du recrutement ainsi que des entreprises ;
Selon les dernières estimations (2018), on dénombre 258 millions de migrants internationaux, dont 164 sont des travailleurs migrants, soit une augmentation de 9 % par rapport à la période précédente. Parmi eux, 58 % sont des hommes et 42 % des femmes. La plupart migrent à la recherche d'un emploi décent et de meilleures conditions de vie.
Le paysage des intermédiaires du recrutement est actuellement complexe. Le système de gouvernance mondiale de la migration de main-d'œuvre est fragmenté et un grand nombre d'acteurs sont impliqués dans les procédures de recrutement : des agences d'emploi privées, aux multiples niveaux de sous-agents à qui le travail est confié par les principales agences, en passant par les recruteurs de main-d'œuvre informels et/ou non réglementés. Les revenus générés par ce secteur proviennent des charges perçues pour l’emploi temporaire, la recherche et le placement, ainsi que pour les services de formation en entreprise.
Enfin, la nouvelle réalité que la pandémie COVID-19 crée pour les pays et les sociétés a un impact énorme sur la mobilité des travailleurs à travers les frontières, notamment en raison de l'imposition de limitations strictes sur les voyages internationaux. Elle pose des défis importants aux travailleurs et à leurs familles, ainsi qu'aux procédures de recrutement et à l'avenir du secteur du recrutement.
L’ « Initiative pour un recrutement équitable », une initiative mondiale lancée par l'Organisation internationale du travail (OIT) en 2014, et les Principes généraux et directives opérationnelles pour un recrutement équitable adoptés en 2016, offrent des réponses à ces défis aux multiples facettes. Ces derniers ont été élargis en 2018 pour inclure une définition complète des commissions de recrutement et des frais connexes. L’objectif de ces principes et directives est d’informer le travail actuel et futur de l’OIT ainsi que d’autres organisations, législatures nationales et partenaires sociaux sur la promotion et garantie d’un recrutement équitable. Ils émanent d’un certain nombre de sources, dont les normes internationales du travail et les instruments de l’OIT.
L'objectif de ce cours est de renforcer les capacités des mandants de l'OIT et d'autres acteurs clés à promouvoir un recrutement équitable et, ce faisant, à garantir que les services de recrutement respectent les principes et droits fondamentaux des travailleurs, y compris ceux des travailleurs migrants.
La formation en ligne sera construite autour du module de formation OIT/CIF-OIT sur les procédures de recrutement équitables, développé dans le cadre du projet REFRAME de l'OIT.
Échange virtuel avec des experts mondiaux ayant des décennies d'expérience internationale en matière de migration, d'emploi et de recrutement équitable
Le cours se compose d'un certain nombre de modules en ligne proposés par la plate-forme en ligne eCampus du CIF-OIT. Il doit être suivi sur une période de six semaines, du 7 septembre au 9 octobre, pour un total estimé à 60 heures d'apprentissage. Les participants auront jusqu'au 16 octobre pour soumettre une mission individuelle.
Le cours est divisé en différentes phases :
Si un participant accepté ne souhaite plus ou est dans l’incapacité de participer à l’activité, il peut s’inscrire directement à un autre cours ou se faire remplacer par un autre participant. Il doit toutefois en aviser le Centre par écrit au moins 14 jours avant la date de début de l’activité. L’annulation de la participation à un cours régulier entraînera les pénalités suivantes: